MON FOUR

La visite de l'exposition "Les quatre saisons de l'art" à Aubais (30)  en juillet 2014, m'a enfin permis de voir en "live" de magnifiques pièces de Claude Champy. Déjà admirateur de son travail, je suis enchanté et y retourne plusieurs fois, et l'envie de mettre de la couleur dans mon travail devient impérieuse. Après plusieurs essais d'émaillage basse température dans le four de Solargil à Vendargues (34) et les angoisses du transport de pièces émaillées, je me décide finalement à acquérir un four pour continuer ma série "Dragon eggs". Après mon stage à la poterie de Lucante, avec Marcel Muller (septembre 2013) et mes envies d'émaillage à haute température, le choix est évident : on part sur un four à gaz, auto-construit bien sur. 

 

Le kit four à Raku de Solargil m'a fournit le matériel spécifique de base. Je leur ai en plus acheté des briques réfractaires et des briques haute température blanches.  Le reste du matériel se trouve dans les magasins de bricolage.

Le prix de revient total se situe aux alentours de 1500 €.

 

Je vous présente d'abord le four dans son ensemble, puis des éléments de réalisation des structures métalliques et enfin les détails de conception.

Présentation générale

C'est un four à cloche. La sole est supportée par une structure métallique et constituée d'une couche de brique réfractaires, couverte d'une couche de briques isolantes.

L'entrée du bruleur est frontale. Le bruleur peut être escamoté et son support permet de le déplacer en fonction des besoins (au centre ou plus ou moins excentré à gauche ou à droite).

L'évacuation des fumée se fait à la base du four (cheminée inversée).

La fabrication des structures métalliques

Les structures métalliques du support de sole ou de la cloche sont assemblée par mise en forme puis boulonnage de cornières. On voit ici la base de la cloche en deux pièces. La traverse arrière repose sur le marteau et on voit le perçage déjà réalisé. Le reste de la pièce, au premier plan, autour de la perceuse, est déjà découpée et mise en forme (voir plus loin la technique)

 

Pour ne pas avoir de tête de vis qui dépasse et gène la mise en place de l'isolant (pour la cloche) ou des briques réfractaires (pour le support de la sole), j'ai opté pour des vis à tête fraisée. Le fraisage de la cornière est réalisé simplement avec une mèche de gros diamètre (10 ou 12 mm, le mieux est de prendre le diamètre externe de la tête de vis) une fois les trous de vis déjà réalisés.

L'assemblage fini.

On voit également la découpe réalisée dans la cornière pour réaliser les pliages d'angles.


On travaille ici avec une cornière légère qui sert à réaliser la structure supérieure de la cloche, mais le principe est le même pour les cornières plus lourde de la base de la cloche ou du support de sole.

La cornière est posée sur un tasseau et placée de manière à ce que la partie à découper soit au dessus. Attention à bien prendre ses repères pour couper au bon endroit. Le mètre, l'équerre et la pointe à tracer seront utiles.

La côte où doit être effectué le pliage à 90° est reporté grâce à la pointe à tracer.

Grâce à l'équerre, on trace un ligne à 45° en partant de la côte tracée.

On trace de même une ligne partant vers la droite

Le triangle ainsi délimité est éliminé à la disqueuse. Étaux, gants et lunettes indispensables!

Après avoir rapproché la découpe de l’étau, on va pouvoir procédé au pliage. Bien guider la partie libre grâce à la main droite (ici invisible) de manière à de que la partie supérieure de la cornière (le plat à l'horizontale sur la photo) reste bien à l'horizontale, dans la même plan que la partie prise dans l'étau.

Après pliage, on obtient ainsi les deux côté de la cloche. Ils seront assemblés par boulonnage à la base de la cloche, puis assemblés entre eux dans leur partie supérieure par deux autres morceaux de cornière légère. Le pré-perçage des cornières est bien utile, il faut cependant parfois refaire des trous pour tomber sur les bonnes côtes.

La base la la cloche est posée sur la plan de travail.

Pour la fixation de la superstructure de la cloche à la base, on a ici profité des vis d'assemblage de la base. Le perçage se fait avec la cornière de la superstructure en place. Les cornière de superstructure sont assemblée à l'extérieur de la base.

L'équerrage est régulièrement vérifié avant le serrage des boulons. Pour l'assemblage des cornières légères, des boulons poeliés sont utilisés, puisqu'il n'est pas possible de réaliser de fraisage. Les têtes de vis sont placées à l'intérieur et leur forme arrondie ne gênera pas la mise en place de l'isolant.

Les détails de conception des différents éléments

Le système de guidage de la cloche : deux câbles maintenus par des équerres faites avec des chutes de cornière légère.

Détail du système de guidage. La cornière sur la droite est fixé à l'arrière de la partie postérieure de la cloche, elle supporte le piton qui glisse sur la câble.

Le système de levage de la cloche est constitué d'un double point de fixation au plafond, d'une poulie attachée par l'intermédiaire d'un crochet à la cloche et d'un câble terminé par un sangle (pour le confort de manipulation).

Une vis à tête large fixée au mur permet de maintenir la sangle ou le câble pour régler la hauteur de la cloche. Sur la photo, elle est situé au bout inférieur du câble, au dessus du départ de la sangle noire.

La fixation au plafond : un morceau de tube carré fixé au plafond par un scellement chimique (tige filetée de 12 mm) supporte deux pitons. Celui de droite reçoit une manille et une poulie, l'autre reçoit l'extrémité du câble.

La cloche est surmontée par une croix réalisée en cornière légère. Celle-ci reçoit un piton boulonné par quatre écrous, de manière à bien arrimer les deux cornière et à mieux répartir la charge.

La poulie y est fixée par l'intermédiaire d'un crochet.

Le bruleur en position.

Notez le bras qui le supporte. Celui-ci est fixé par un seul boulon au cadre métallique de la sole. Il est assez long pour que son extrémité invisible vienne prendre appuie sous une des poutrelles qui supporte le premier rang de brique.

L'étrier gris qui supporte le bruleur est mobile sur le bras grâce aux encoche que l'on aperçoit à droite de leur jonction.

Un seul boulon assemble l'étrier gris avec l'étrier noir, de manière à ce que la rotation soit possible.

Le bruleur rangé.

Le système de fixation permet ainsi de le mettre en position rangée le long du four, mais aussi d'adapter sa position sur la façade du four.

Le four en position ouverte.

On voit bien le démarrage de la cheminée en brique blanche à l'arrière du four et le morceau de tôle plié et découpé pour permettre l'introduction du tuyau inox d'évacuation. ce n'est pas parfaitement étanche, mais une fois le tuyau inox chaud, le tirage est suffisant pour ne pas avoir de gaz brûlés dans l'atelier.

Après quelques essais infructueux pour monter à 1280°C et des recherches sur internet, j'ai tronçonné la base du tuyau de manière à ce que de l'air frais puisse entré à  ce niveau. le tirage était trop important et provoquait une entrée d'air frais par la bouche du four du bruleur et donc dans le four. Plus j’augmentais la puissance du bruleur plus la température descendait!